Sindbad PUZZLE

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mardi 15 février 2011

William Styron : Darkness Visible


4e de couverture :

In the summer of 1985, William Styron was overtaken by persistent insomnia and a troubling sense of malaise - the first signs of a deep depression that would engulf his life and leave him on the brink of suicide.
Darkness Visible describes his devastating descent into depression, taking us on an unprecedented journey into the realm of madness. It is an intimate portrait of the agony of Styron's ordeal, as well as a probing look at an illness that affects millions but is still widely misunderstood.
"To most of those who have experienced it", Styron writes, "the horror of depression is so overwhelming as to be quite beyond expression." Through his remarkable candour and powers of description comes a true understanding of the anguish of a mind desperate unto death. Written in Styron's clear and marvellously compelling prose, Darkness Visible is a bold and ultimately uplifting exploration of depression's dark reality.

Avis personnel :

Darkness Visible est le récit par William Styron de la dépression nerveuse dont il fut victime durant 6 mois à l’âge de 60 ans et qui le mena au bord du suicide.
L'auteur commence par nous montrer que la dépression est une maladie dont on sait encore bien peu de choses. Elle se manifeste sous des formes très différentes et variées selon les personnes et avec une intensité allant du simple « blues » à la folie mentale (madness). Cette maladie, échappant à toute description précise, ne peut par conséquent être comprise par ceux qui n’en sont pas atteints. L’impossibilité du malade de faire comprendre sa douleur, renforce son sentiment d'isolement dans la souffrance. Il se trouve confronté à chaque fois qu’il évoque son mal-être aux sempiternelles banalités assénées par son entourage pour le réconforter : « C’est un mauvais moment à passer », « Ce sont des choses qui arrivent », « On a tous des hauts et des bas »…
William Styron nous montre que la dépression peut atteindre un tel niveau de souffrance qu'elle peut conduire sa victime au suicide. Chaque objet anodin de la vie quotidienne dans une maison pouvant alors devenir une arme potentielle. Le dépressif a l’impression que son crâne est balayé par une tempête dévastatrice qui provoque en lui confusion, angoisse, insomnie, pensées morbides… Pour l'auteur, le terme même de « dépression » pour évoquer cette maladie est totalement inapproprié car il ne rend aucune compte du degré de souffrance qu'elle peut atteindre. Le terme qui serait le plus adapté pour décrire cette sensation de "tempête noire" (black storm) qui balaye le crâne serait celui de « Brainstorm » (« Tempête cérébrale »). Mais il est déjà accaparé par le monde de l’entreprise pour désigner un exercice de réflexion collectif visant à dégager des solutions innovatrices.
Afin de sortir de sa maladie, William Styron, écoutant les conseils de ses proches, décide de consulter un médecin et de se faire suivre par un psychiatre. La démarche s’avère non seulement inutile mais même dangereuse. Styron qualifie les consultations avec son psychiâtre "d'échanges de platitudes". Son médecin lui prescrit même un médicament à des doses bien plus fortes que celles recommandées pour une personne de son âge. Ce surdosage ne fait que renforcer ses troubles psychiques jusqu'au point d'alimenter des obsessions suicidaires en lui.
Suite à un malaise provoqué par une sensation d’étouffement et de noyade, Styron est conduit à l’hôpital. Cette hospitalisation se révèle salutaire pour lui car à partir de ce moment le processus de rétablissement de sa santé s’amorce. Le fait d’être coupé de sa maison et de son environnement quotidien lui apportent un réconfort inespéré. L’arrêt de la prise des médicaments entraînent également une disparition rapide de ses envies suicidaires. Sa santé se rétablit. Il reprend goût à la vie et retrouve son sens de l’humour. Afin d’occuper son temps, Styron participe aux séances de thérapies de groupe et d’art thérapie organisées au sein de l’établissement. Bien que reconnaissant qu'elles puissent avoir leur utilité pour certaines personnes, elles s'avérèrent totalement stériles pour lui, notamment les séances d’art thérapie qu’il qualifie d’infantilisation organisée, ce qui nous vaut au détour quelques passages véritablement comiques.
L’ouvrage se termine par quelques considérations philosophiques sur la dépression. Styron l'apparente à une véritable traversée de l’enfer. L'écrivain recommande simplement aux malades de tenir bon, de patienter et de s'entourer de gens qui les aiment. Tôt ou tard, la lumière finira par poindre au bout du sentier escarpé. Styron nous confie que ce sont essentiellement la réclusion et le temps qui ont été les principaux remèdes à guérison (For me the real healers were seclusion and time).
Pour finir, Styron s’interroge également sur les causes qui ont entraîné la dépression nerveuse chez lui. Il émet plusieurs hypothèses : sevrage alcoolique, stress accumulé au cours des années, peur de la page blanche, perte de sa mère... Mais les hypothèses n’étant que ce qu’elles sont, Styron choisit de reconnaître humblement le caractère profondément mystérieux de cette maladie et conclut : "Mystérieuse dans sa survenue, mystérieuse dans son départ, la maladie poursuit son chemin, et le malade finit par trouver la paix" (Mysterious in its coming, mysterious in its going, the affliction runs its course, and one finds peace.)
Darkness Visible est paru en français sous le titre "Face aux ténèbres":

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